La scène se déroule à Rome au début de l’ère chrétienne. On demande au philosophe Plotin s’il accepterait de se faire sculpter son portrait. En effet, il enseigne depuis des années qu’il faut sans cesse « sculpter sa propre statue ». Et pourtant, il est catégorique : il n’en est pas question, car la vraie beauté est à l’intérieur. Avec Plotin, nous découvrons un style et une atmosphère relativement neufs dans l’histoire de la philosophie antique. Avec lui, le discours sert à montrer, sans l’exprimer explicitement, ce qui le dépasse, c’est-à-dire une expérience dans laquelle tout discours s’anéantit, où il n’y a plus de conscience du soi individuel, mais seulement un sentiment de joie, de plénitude, de présence.